Loi infirmière : écrite hier, bloquée aujourd’hui

La loi infirmière n°2025-581, promulguée le 27 juin 2025, devait marquer un tournant historique pour la profession : une reconnaissance renforcée des compétences infirmières, un droit de prescription élargi et la possibilité pour les patients de bénéficier d’un accès direct aux soins.

Deux mois après sa publication, la réalité est claire : la loi existe sur le papier… mais sa mise en œuvre est loin d’être effective.

 Ce qui a été fait

  • La loi est promulguée et publiée, offrant un cadre légal ambitieux.
  • Des chantiers de rédaction du décret en Conseil d’État seraient en cours, pour définir les domaines d’activité, les actes réalisables et les modalités d’accès direct.
  • Le ministère de la Santé aurait lancé un processus de concertation avec syndicats et professionnels, mais en stand-by depuis le 8 septembre !

 Ce qui reste à faire

  • Le décret en Conseil d’État, pour déterminer les compétences et le rôle propre des infirmiers, n’est toujours pas publié.
  • Les arrêtés ministériels qui doivent lister les actes et soins réalisables sont toujours attendus. Sans eux, la loi reste inopérante sur le terrain.
  • Plusieurs points du projet de décret suscitent inquiétude et critiques :
    • Le droit de prescription pourrait être restreint, alors que la loi visait à l’élargir.
    • Le rôle d’orientation du patient se limiterait à de la coordination.

Les prochaines étapes sont cruciales pour que cette loi ne reste pas lettre morte, comme la lancée de l’expérimentation sur l’accès direct, prévue dans cinq départements, pour évaluer son impact réel.

Le constat est sans appel : la loi existe, mais ses effets demeurent en suspens, tributaires de textes encore flous. Or, les infirmiers, piliers de soins accessibles et de qualité, ne peuvent plus attendre. Il est temps d’agir pour que cette loi quitte le registre des intentions et prenne enfin corps dans la réalité du terrain.