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Donnons de la voix aux héroïnes invisibles : Journée des droits des femmes 2024

8 Mars 2024

En cette Journée internationale des droits des femmes, nous souhaitons mettre en lumière les héroïnes invisibles de notre société : les femmes qui travaillent dans le secteur Sanitaire, Social, Médico-Social, et de l’aide aux familles.

Ces femmes représentent une grande majorité des professionnels dans nos domaines d’activité. Elles sont souvent confrontées à des conditions de travail difficiles et à des défis uniques.

Féminisation des métiers de nos secteurs

Les femmes jouent un rôle central dans les secteurs d’activités couvert par le champ de notre Fédération.

La forte féminisation de ces métiers peut s’expliquer par plusieurs facteurs. Historiquement, ces métiers ont été associés à des qualités dites « féminines » comme l’empathie, le soin aux autres, l’écoute et la patience.

De plus, ces secteurs garantissaient une certaine flexibilité en termes d’horaires, ce qui pouvait être attrayant pour les femmes qui cherchaient à concilier vie professionnelle et vie familiale.

Conséquences de la féminisation

Cette féminisation n’est pas sans conséquences, elle avait entraîné une sous-évaluation de ces métiers, tant en termes de reconnaissance sociale que de rémunération.

Les professionnelles dans le secteur Sanitaire, Social, médico-social et de l’aide aux familles sont fréquemment confrontées à des contrats à temps partiel, des contrats précaires, à des horaires atypiques, et même pour certains métiers à un isolement professionnel.

Inégalités salariales

Les femmes en France continuent de faire face à des inégalités salariales, à une sous-représentation dans les postes de direction et à des violences sexistes et sexuelles. Il est donc crucial de poursuivre les efforts pour promouvoir l’égalité des sexes et lutter contre les discriminations envers les femmes.

Pour preuve, en 2024, il subsiste toujours un écart de rémunération moyen entre les femmes et les hommes, aussi bien dans le secteur privé que dans la fonction publique. Dans le secteur privé, l’écart de salaire moyen entre les femmes et les hommes s’élève à 24 %, tandis que dans la fonction publique, il est de 14 %.

Cet écart de rémunération est d’autant plus frappant lorsqu’on observe la répartition des femmes et des hommes dans les postes de direction.

Sous-représentation dans les postes de direction

En effet, les femmes sont généralement plus diplômées que les hommes, mais elles sont sous-représentées dans les postes de direction.

Dans le secteur privé, seulement 39 % des postes de direction sont occupés par des femmes, tandis que dans la fonction publique, cette proportion est légèrement plus élevée, avec 43 % de femmes dans les Hauts Fonctionnaires (A+).

Ces chiffres montrent que malgré les progrès réalisés en matière d’égalité des sexes, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre une véritable égalité entre les femmes et les hommes dans le monde du travail.

Risques professionnels

L’ensemble du secteur de l’aide et de soins à la personne connaît un taux de sinistralité AT/MP supérieur aux autres secteurs d’Activité. On constate aussi que ces métiers sont plus exposés aux risques psychosociaux et aux troubles musculosquelettiques notamment dans les métiers au contact direct des patients, résidents ou usagers.

Équilibre des temps de vie

Les femmes sont souvent confrontées à des défis spécifiques liés à la gestion de leur vie professionnelle et personnelle. Elles sont plus susceptibles d’être confrontées à des contraintes d’organisation du temps de travail, telles que des horaires flexibles ou des contrats à temps partiel, en raison de leurs responsabilités familiales. De plus, les femmes sont fréquemment soumises à des exigences émotionnelles et à une faible latitude décisionnelle, ce qui signifie qu’elles ont moins de liberté pour prendre des décisions indépendantes sur leur vie professionnelle.

En outre, les femmes sont plus nombreuses à être en posture d’aidants familiaux, ce qui signifie qu’elles sont fréquemment responsables des soins et de l’assistance à un membre de sa famille, généralement un enfant, un parent ou un proche âgé, en plus de la gestion de la vie quotidienne de leur famille, y compris la préparation des repas, la lessive, l’entretien de la maison, l’éducation des enfants, etc. Cela peut être un fardeau supplémentaire pour les femmes, qui doivent déjà gérer leur travail et leur vie personnelle.

Malgré les avancées législatives et les campagnes pour l’égalité, les femmes continuent de faire face à des conditions de travail spécifiques et à des discriminations. Les contraintes, que doivent surmonter les femmes au quotidien, peuvent compliquer la poursuivre une carrière professionnelle satisfaisante et de s’élever face aux défis de la vie professionnelle.

Les femmes œuvrant dans nos secteurs d’activités sont déterminées à fournir une prise en charge de qualité auprès de leurs bénéficiaires, avec une forte motivation et un engagement inébranlable, et ce, malgré les difficultés rencontrées.

Il reste encore beaucoup à faire pour atteindre une véritable égalité entre les femmes et les hommes dans tous les domaines de la société. Il est donc essentiel de continuer à promouvoir l’égalité des sexes dans ces secteurs, en valorisant le travail effectué et en encourageant une plus grande mixité dans la gestion des vies professionnelles et personnelles.

Nos revendications :

La CFTC revendique notamment :

  • L’augmentation de la représentation des femmes dans les postes de direction et encourager la diversité dans les postes d’encadrement,
  • L’améliorer les conditions de travail pour réduire les risques professionnels, tels que les risques psychosociaux et les troubles musculosquelettiques,
  • plus de flexibilité dans l’organisation du temps de travail pour aider les femmes à concilier vie professionnelle et vie familiale, en donnant les clefs de cette organisation aux équipes de proximité,
  • la réduction des contrats précaires,
  • la réduction des temps partiel subit au profit des contrats de travail à temps plein,
  • la création d’un statut sécurisant pour les aidants familiaux

Alors, en cette journée de la femme, nous devrions tous prendre un moment pour célébrer les réalisations des femmes dans ces secteurs et réfléchir collectivement à la manière dont nous pouvons améliorer leurs conditions de travail et leur bien-être.

           Bonne journée à toutes ces Héroïnes invisibles !          


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Frédéric FISCHBACH
Rédacteur: Frédéric FISCHBACH

Le saviez-vous ?

  • 1944 – Droit de vote des femmes. Les femmes en France ont obtenu le droit de vote en 1944, après des décennies de lutte pour l’égalité politique. Avant cela, seuls les hommes avaient le droit de voter et d’être élus en France. Cette avancée majeure a permis aux femmes de participer pleinement à la vie politique française et de faire entendre leur voix.
  • 1965 – Loi portant réforme des régimes matrimoniaux. Avant 1965, les femmes mariées en France étaient considérées comme des mineures aux yeux de la loi, ce qui signifiait qu’elles devaient obtenir l’autorisation de leur mari pour travailler, ouvrir un compte bancaire ou même voyager. La loi de 1965 a mis fin à cette situation inégalitaire en accordant aux femmes mariées la capacité juridique, leur permettant ainsi de gérer leurs propres affaires sans l’autorisation de leur mari. Ce texte a indéniablement permis un rééquilibrage des rapports conjugaux.

  • 1967 – Loi Neuwirth relatif à la vente et à la publicité des produits contraceptifs. L’autorisation de mise sur le marché de la « pilule » reste, dans la mémoire collective, un événement aussi décisif pour la condition féminine qu’emblématique des évolutions de la société contemporaine.
  • 1975 – Loi Veil sur l’interruption volontaire de grossesse a temporairement dépénalisé l’avortementet l’a encadré. La France a adopté une loi historique sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG), qui a légalisé l’avortement dans certaines circonstances. Cette loi a été un tournant majeur pour les droits des femmes en France, car elle a permis aux femmes de prendre des décisions éclairées sur leur propre santé reproductive. En décembre 1979, la loi sur l’IVG a rendu définitives les dispositions de la “loi Veil”.

  • 1983 – Loi Roudy portant modification du Code du travail et du Code pénal concernant l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes. Elle interdit la discrimination salariale entre les femmes et les hommes et crée le congé parental d’éducation.
  • 1993 – Le délit d’entrave à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) a été reconnu par la loi du 27 janvier 1993 
  • 2000 – Loi sur la parité en politique. La France a adopté une loi sur la parité en politique, qui visait à accroître la représentation des femmes dans la vie politique française. Cette loi a imposé des quotas de candidatures féminines pour les élections nationales et locales, ce qui a contribué à accroître la représentation des femmes dans les assemblées élues.

  • 2012 – La loi de financement de la Sécurité Sociale pour 2013 pour que les femmes puissent gratuitement avorter.
  • 2013 –  Abrogation de l’interdiction du port du pantalon dans la capitale. L’interdiction du port du pantalon pour les femmes en France remonte à plusieurs siècles. En effet, jusqu’en 2013, un texte de loi vieux de plus de deux siècles interdisait le port du pantalon aux femmes dans les rues de Paris. Cette interdiction a été instaurée en 1800, sous le règne de Napoléon Bonaparte, qui a promulgué un décret interdisant le port du pantalon aux femmes dans la capitale française. L’interdiction est restée inscrite dans la loi jusqu’au 31 Janvier 2013.
  • 2014 – Loi sur l’égalité réelle entre les femmes et les hommes. La France a adopté une loi sur l’égalité réelle entre les femmes et les hommes, qui visait à lutter contre les inégalités persistantes entre les femmes et les hommes dans tous les domaines de la société. Cette loi a introduit des mesures concrètes pour promouvoir l’égalité salariale, lutter contre les stéréotypes de genre et prévenir les violences faites aux femmes.
  • 2017 – Loi du 20 mars 2017 relative à l‘extension du délit d’entrave à l’interruption volontaire de grossesse. Toutefois, le Conseil Constitutionnel (Décision n° 2017-747 DC ) a émis 2 réserves : 
    •  Art. 14 – … la seule diffusion d’informations à destination d’un public indéterminé sur tout support, notamment sur un site de communication au public en ligne, ne saurait être regardée comme constitutive de pressions, menaces ou actes d’intimidation au sens des dispositions contestées, sauf à méconnaître la liberté d’expression et de communication …
    • Art. 15 – … sauf à méconnaître également la liberté d’expression et de communication, le délit d’entrave, lorsqu’il réprime des pressions morales et psychologiques, des menaces ou tout acte d’intimidation à l’encontre des personnes cherchant à s’informer sur une interruption volontaire de grossesse, ne saurait être constitué qu’à deux conditions : que soit sollicitée une information, et non une opinion ; que cette information porte sur les conditions dans lesquelles une interruption volontaire de grossesse est pratiquée ou sur ses conséquences et qu’elle soit donnée par une personne détenant ou prétendant détenir une compétence en la matière. 
  • 2024 – Le Parlement, réuni en Congrès ce 4 Mars, a largement approuvé le projet de loi permettant d’inscrire « la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une IVG » dans la Constitution. Le Président de la République doit encore promulguer la loi le 8 mars 2024. Il s’agira de la 25ᵉ révision de la Constitution de 1958. La France deviendra le premier pays au monde à reconnaître dans sa Constitution la liberté de recourir à l’avortement, qui relève de la seule appréciation des femmes.

Les droits des femmes en France ont évolué lentement au fil des ans avec une accélération notable depuis le début du siècle. Cependant, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre une véritable égalité entre les femmes et les hommes dans tous les domaines de la société.

Les femmes en France continuent de faire face à des inégalités salariales, à une sous-représentation dans les postes de direction et à des violences sexistes et sexuelles. Il est donc crucial de poursuivre les efforts pour promouvoir l’égalité des sexes et lutter contre les discriminations envers les femmes. Pour preuve, en 2024, il subsiste toujours un écart de rémunération moyen entre les femmes et les hommes, aussi bien dans le secteur privé que dans la fonction publique. Dans le secteur privé, l’écart de salaire moyen entre les femmes et les hommes s’élève à 24 %, tandis que dans la fonction publique, il est de 14 %. Cet écart de rémunération est d’autant plus frappant lorsqu’on observe la répartition des femmes et des hommes dans les postes de direction.

En effet, les femmes sont généralement plus diplômées que les hommes, mais elles sont sous-représentées dans les postes de direction. Dans le secteur privé, seulement 39 % des postes de direction sont occupés par des femmes, tandis que dans la fonction publique, cette proportion est légèrement plus élevée, avec 43 % de femmes dans les Hauts Fonctionnaires (A+). Ces chiffres montrent que malgré les progrès réalisés en matière d’égalité des sexes, il reste encore beaucoup à faire pour atteindre une véritable égalité entre les femmes et les hommes dans le monde du travail.

 

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