
Budget 2026 : Le gouvernement ne doit pas sacrifier la santé et le social sur l’autel de la rigueur budgétaire
La Fédération CFTC Santé Sociaux prend acte et s’inquiète des déclarations alarmantes faites par François Bayrou lors de sa conférence de presse du 15 juillet 2025 sur la situation budgétaire de la France. Alors que le gouvernement appelle à un « moment de vérité » pour les finances publiques, la Fédération CFTC Santé Sociaux refuse que cette vérité se traduise par de fausses solutions et de vraies injustices.
« Le moment de vérité » … ou l’éternelle facture pour les salariés de la santé et du social ?
Si le redressement des comptes publics est une nécessité, il ne saurait se faire au prix d’un affaiblissement des services publics essentiels, ni au détriment de leurs usagers et des agents qui, chaque jour, les font vivre. Depuis plus de vingt ans, les personnels de la santé, du médico-social et du social ont payé un lourd tribut aux politiques de maîtrise des dépenses publiques.
Plans d’économie, gels des effectifs, blocages des salaires, dégradation des conditions de travail : tout a déjà été fait, ou plutôt subi, par des professionnels dont l’engagement ne se dément pas. Ce sont eux qui ont permis à notre système de santé et à nos structures sociales de tenir, parfois au prix de leur santé, de leur pouvoir d’achat et de leur avenir professionnel. Le décrochage de leurs rémunérations, comparé à leurs homologues des pays de l’OCDE, en est aujourd’hui la preuve accablante.
À entendre les propos tenus ces derniers jours, la tentation semble pourtant grande de faire de nouveau peser l’essentiel des efforts sur la fonction publique, les salariés du soin, du médico-social et du social, ainsi que sur les retraités.
La santé et le social ne sont ni des charges, ni des variables d’ajustement. Ils constituent le socle de la cohésion sociale et de la solidarité nationale. À l’heure où les personnels sont à bout, où les structures peinent à remplir leurs missions faute de moyens, annoncer des pistes visant à restreindre encore les effectifs, les budgets ou les droits des agents, c’est faire porter aux premiers de cordée d’hier la responsabilité d’une situation qu’ils n’ont jamais créée.
Avant de s’en prendre aux professionnels et aux services essentiels, il serait temps d’interroger sérieusement l’impact des aides publiques aux entreprises — 211 milliards d’euros en 2023 — bien souvent attribuées sans contrôle, ni évaluation, ni exigence de contreparties.
La Fédération CFTC Santé Sociaux appelle le gouvernement à faire preuve de lucidité et de justice dans ses choix. Avant toute application de mesures concrètes, la CFTC exige :
- le maintien des effectifs et des moyens des secteurs sanitaire, social et médico-social ;
- la reconnaissance effective du rôle indispensable des professionnels et l’amélioration de leurs conditions d’exercice ;
- un contrôle strict des aides publiques, assorti de contreparties économiques, sociales et fiscales.
La Fédération CFTC Santé Sociaux restera vigilante et ne laissera pas le gouvernement s’engager une fois de plus dans une logique comptable où l’humain passerait après la rigueur budgétaire.
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