Fonction Publique Hospitalière : entre mépris silencieux et exigence de reconnaissance

Une Journée mondiale de la fonction publique sous tension

Chaque année, le 23 juin célèbre la Journée mondiale de la fonction publique. Loin des discours convenus, la Fédération CFTC Santé Sociaux choisit d’en faire un moment de vérité. Car dans la Fonction publique hospitalière (FPH), cette journée résonne trop souvent comme un hommage sans lendemain.

Une réforme silencieuse, aux conséquences bien réelles

Depuis le 1er mars 2025, les agents hospitaliers subissent une réforme passée en silence : en cas d’arrêt maladie ordinaire, la rémunération n’est plus maintenue à 100 %, mais limitée à 90 % après un jour de carence. Présentée comme une harmonisation avec les autres versants de la fonction publique, cette mesure est en réalité une régression sociale. Pour des personnels déjà éprouvés physiquement et psychologiquement, c’est une nouvelle atteinte à leurs droits, à leur sécurité financière, et à leur reconnaissance.

La CFTC dénonce une politique qui rogne les protections, tout en exigeant toujours plus de ces femmes et de ces hommes qui font vivre nos hôpitaux. Car la Fonction publique hospitalière n’est pas un coût : elle est un besoin vital. Elle garantit un accès égalitaire aux soins, une continuité de service, et une réponse aux urgences sanitaires.

Or, les attaques contre le service public se multiplient : restrictions budgétaires, fermeture de lits, mutualisations à marche forcée, perte de sens au travail. Le rapport de la Cour des comptes de février 2024 alertait déjà sur les « risques de décrochage » de l’hôpital public faute de moyens humains. Quant au Conseil économique, social et environnemental (CESE), il rappelait en 2023 que 76 % des Français considèrent les services publics comme un « bien commun à protéger ».

À cela s’ajoute une perte de confiance grandissante des agents. Comment continuer à exercer son métier avec dignité, quand l’engagement n’est plus reconnu, que les conditions se dégradent et que la seule réponse est une réduction des droits ? Ce recul sur la maladie n’est pas anodin : il touche à la santé, à la sécurité, à l’humanité même du travail public. Il interroge la capacité de notre modèle social à protéger ceux qui protègent les autres.

Réparer la Fonction publique hospitalière, c’est préserver la République sociale

Pour la CFTC, il est urgent de remettre les agents au cœur des réformes, de revaloriser les métiers du soin, et d’instaurer un dialogue social sincère. La Fonction publique ne doit pas suivre une logique purement comptable, mais être guidée par l’intérêt général.

La CFTC demande une reconnaissance concrète : des moyens à la hauteur des besoins, une politique de santé au travail ambitieuse, la fin du jour de carence, et des parcours professionnels respectés. Car il ne peut y avoir de qualité de service sans qualité de vie au travail.

En cette Journée mondiale de la fonction publique, la Fédération CFTC Santé Sociaux réaffirme que le service public hospitalier est un pilier de la République sociale. Il ne peut survivre sans des agents reconnus, écoutés, protégés. C’est le sens même de notre engagement syndical : défendre les droits de ceux qui prennent soin de tous.

LES SERVICES PUBLICS : UN BIEN COMMUN À DÉFENDRE

Les services publics répondent à des besoins essentiels : soins, scolarité, sécurité, solidarité.

SOURCECONSTAT/CITATION
CESE
(Avril 2023)
76% des Français considèrent les services publics comme un bien commun à protéger.
Cour des comptes
(rapport 2024)
Alerte sur un décrochage de l’hôpital public faute de personnels stables.
Conseil d’état
(2023)
Rappelle que la confiance dans la République passe par des services publics forts, proches, visibles.

Les affaiblir, c’est rompre avec l’égalité d’accès pour tous. Pour la CFTC, toute réforme doit partir des besoins des agents et des usagers : sans agents bien formés, motivés et protégés, le service public se vide de sa substance.

Pièces Jointes :

Sylvie DUSSAN,
Secrétaire Générale Adjoint – Secteur Public

 

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